L’idée était vieille puisqu’en 1880 déjà, le projet avait été lancé d’un aménagement ferrovière qui permettrait de relier Hauteville à la ligne Lyon-Genève. Mais il faut attendre l’année 1900 pour que le conseil général de l’Ain se montre enfin déterminé à créer une ligne entre Tenay et Hauteville.
Relier Tenay et Hauteville est un chantier colossal sur un parcours difficile et accidenté . Poutant la première année, le traçé prend petit à petit forme, de nombreux tunnels sont déjà percés pour permettre le passage du tramway jusqu’au plateau. Les hommes vont être confrontés à de grosses difficultés, les éboulements se succèdent sur les hauteurs de Chaley.
Les évènements de 1914-1918 vont bousculer le projet, la guerre éclate et les travaux sont stoppés.
La ligne se présentait sous cet aspect :
La voie était posée et ballastée sauf sur de courtes sections sur une longueur de 7,5 kilomètres à partir de Hauteville.
Les évitements de Cormaranche, de Nantuy et de Lacoux étaient en place, les bâtiments de ces deux premières gares étant achevés.
Tous les souterrains étaient creusés, mais toutes les têtes ni tous les revêtements n’étaient pas exécutés.
Les autres ouvrages d’art étaient presque terminés et ils ne restaient qu’à lancer les tabliers des ponts sur l’Albarine et sur le G.C 36 à Tenay, ainsi que sur un passage inférieur à 3 mètres à Chaley.
La réception de la portion de 6,5 kilomètres fût réceptionnée en novembre 1914
1916 est une sombre année pour le tramway
L’armée se voit dans l’obligation de réquisitionner des rails. Le long de la voie, le matériel a parfois été subitement abandonné. Certains témoignages attestent qu’en 1918, on pouvait apercevoir des véhicules à demi enterrés sous les éboulements…
Après la guerre en 1918, un nouveau rebondissement va se produire.
Le conseil général décide de reprendre les travaux et d’achever le tronçon. Mais après plusieurs années d ‘abandon, le tracé initial des voies a bien souvent disparu sous les éboulements. Quelques tunnels doivent encore être percés et notamment celui de Malix qui s’étend sur plus de 400 mètres.
La création de la ligne commence à représenter des coûts astronomiques, les financements ne suivent pas. Le matériel devient obsolète et dès 1934 apparaissent les premières automotrices électriques, on décide changer les rails pour permettre le passage de tractions électriques. Les décideurs y croient d’autant plus que les années 30 marquent l’apogée d’Hauteville qui est devenue une station réputée pour soigner les affections des voies respiratoires. En 15 ans, la population a été multipliée par 5. Mais la volonté ne suffira pas et en 1936, le conseil général décide finalement l’abandon de la ligne et en 1951 son déclassement devient officiel.
Aujourd’hui encore…
On peut admirer les vestiges des travaux effectués entre Tenay et Hauteville. C’est d’ailleurs devenu un parcours de randonnée célèbre. Les promeneurs peuvent admirer un sublime panorama et traverser quelques-uns des 18 tunnels encore existants qui furent percés sur une longueur de plus de 2660 mètres
Article librement inspiré du dossier « l’extraordinaire épopée de la ligne fantôme du Bugey » dans le « journal du Bugey » n°483.
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